Aspe, Somport et Camino Aragonés.

Ce printemps 2018, en Mai exactement, j’ai parcouru une partie du Chemin d’Arles entre Pau et Puente la Reina. À l’origine, il était prévu de partir de Lourdes, c’est-à-dire de là où je m’étais arrêté l’an passé sur le Chemin Piémontais Pyrénéen. Un ami, jésuite, habitant de Pau, devait m’emmener à Lourdes.
– Malheureusement, mon ami a subi un AVC quelques jours avant mon arrivée. Les jésuites de Pau ont accepté de me recevoir… et j’ai donc pris la décision de partir de Pau (NB. Mon ami va bien, pas d’inquiétude)
→Cette fois, je n’ai ni tente, ni cahier pour prendre des notes au fur et à mesure de l’avancée comme je fais à chaque fois (sauf sur le Chemin du Portugal, l’an passé, avec mon épouse). En revanche, chaque jour, par l’intermédiaire de « posts » sur Facebook, j’ai écrit les aventures et mésaventures diverses, avec un peu d’humour qui ne traduit pas forcément les ressentis et les déplacements intérieurs… Ce sont ces « posts », avec des photos qui sont repris, ici, sur le blog, avec quelques remarques supplémentaires de temps en temps.

  • La montée de la Vallée d’Aspe et le Camino Aragonés ont été reconnus par quelques pèlerins croisés comme particulièrement éprouvants.
    • J’en ai été surpris, car je ne les ai pas trouvés plus pénibles qu’un autre. Je chemine très paisiblement, voire joyeusement, même dans les difficultés : en l’occurrence, des chemins boueux, voire dangereux le long de rivières, le froid, le vent et la pluie, des montées et des descentes quelquefois raides…
      La pluie a été présente presque tous les jours, même en Espagne. Toutefois en Espagne, elle tombait le soir et la nuit. Je les ai évitées sauf deux ou trois fois. En France, non. Le froid a été bien supporté : mon équipement est au point.
      – J’en ai conclu que je me suis aguerri. Maintenant, les 2500 km sur le Camino ont été dépassés. Les difficultés liées au handicap (une seule jambe, je le rappelle), surtout aux problèmes de moignon, semblent avoir glissées au second plan… et je les gère de mieux en mieux. La preuve, pour la première fois, après trois semaines de marche, il n’y a eu aucune infection, aucune irritation sévère… et surtout pas d’escarres (le cauchemar !). Seul problème : un hématome qui m’a harcelé douloureusement à chaque pas… dans les 6 ou 7 derniers jours. Mais on s’habitue !
      D’ailleurs, de nombreux produits de soin se sont avérés inutiles, ce qui signifie que la prochaine fois, je serai encore plus allégé. Et là, mention spéciale au produit conseillé par l’Association ADEPA : la pommade Akilortho pour l’entretien et la prévention des problèmes de moignon !
  • En revanche, les hébergements sont rarement aménagés pour les handicapés, amputés compris (« aseos » presque inaccessibles) ! Ça viendra, ça viendra !

Cela dit, mes sandales, elles, n’ont pas résisté ! Les deux dernières étapes, elles baillaient aux corneilles et deux sangles étaient rompues. Marcher pieds nus ne m’aurait pas effrayé ! Je suis plus coriace qu’elles !
– Ma Véro (mon épouse) m’en a donc offertes des nouvelles pour mon anniversaire, grâce au conseil avisé de Mahdi du Camino (personnage incontournable du Chemin, et propriétaire d’une boutique pour marcheurs, à Cahors : CAMINOLOC) : la Rolls des sandales de marche, des Keen !



  • Question coût : cette partie du Chemin m’a coûté un peu plus de 24 € par jour, et 28 € par jour si on compte le voyage de Grenoble à Pau, puis le retour de Puente la Reina à Grenoble. C’est beaucoup : le Camino Francés (moins de 20 € par jour) et même le Chemin du Puy (22 € par jour) m’avaient coûté moins cher.
    Il faut le comprendre : il y a peu d’hébergements, et la plupart n’ont pas de cuisine. Le marcheur est obligé, soit d’aller dîner au restaurant, soit de suivre les propositions des hébergeurs : je n’ai eu qu’une seule mauvaise arnaque. Et c’est en France que les gîtes et la restauration ont été les plus onéreux… avec toutefois d’excellentes surprises.
  • Question hébergement, donc : j’ai toujours fini par trouver où dormir, malgré la directive que je me suis imposée d’éviter de dépasser les 14 kilomètres par jour. Mais j’ai dû tricher (avec justification) deux fois :
    • La première fois, pour passer le Col du Somport qui était sous la neige et une température de -6° ! Bus par le tunnel.
    • La seconde fois, entre Sanguësa et Monreal, distants de 30 kilomètres : d’une part, il n’y avait pas de gîte entre les deux, d’autre part, parce que j’avais décidé d’opter pour un autre chemin qui passait par Javier et la Foz de Lumbier… et enfin pour une autre raison que je mentionne dans mes récits.

Il est certain que l’arrivée sur Puente la Reina et Pamplona (Pampelune) a été dérangeante. Sur le chemin pris, j’ai toujours marché seul, et dans les hébergements, j’ai plusieurs fois dormi seul. Le nombre de marcheurs y a rarement dépassé 3 ou 4 personnes (à quelques exceptions près : Oloron, Jaca et un ou deux petits villages pittoresques).
Or à Puente la Reina et à Pamplona, en rejoignant l’autoroute des Pèlerins donc, je me suis retrouvé dans des dortoirs de 100 à 200 places, comme lors de mon tout premier Camino en Espagne, et lors du Camino Lusitana, l’an passé, au Portugal (dans la partie espagnole) ! Mais tout s’est bien passé.

Parfois, on ne sait pas trop
par où aller !

Voici donc mes bavardages Facebook,
à défaut de commentaires plus intimes ou plus cérébraux

1. De Pau à Borce (Vallée d’Aspe)
2. De Borce à Jaca (Somport)
3.De Jaca à Uendes (Aragon) : la plus belle partie
4.De Uendes à Puente la Reina (Navarre), via Javier et Lumbier

 

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2 réponses à Aspe, Somport et Camino Aragonés.

  1. David lemarcheur dit :

    Très intéressant on y parle bouffe, prix, produits utilisés, dortoirs,sandales…des infos de rando quoi ..comme j aime en tout cas. Merci pour le partage

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